Ero-guro
Posted By Le Contrôleur on July 23, 2014
Certaines des 24 Histoires d’un Temps Lointain pourraient surprendre le lecteur occidental : il y est question de perversions morbides et de déviances sexuelles. Ces passages s’inspirent du genre littéraire (et plus tard cinématographique) connu sous le nom d’Ero-guro-nansensu. Contraction des mots anglais “erotic grotesque nonsense”, l’Ero-guro est apparu dans les années vingt et trente, notamment sous la plume du célèbre auteur Tarô Hirai, plus connu sous le pseudonyme Edogawa Ranpo (“Edgar Allan Poe” écrit à la japonaise). L’Ero-guro continua d’être populaire jusque dans les années soixante-dix, et a eu un fort impact sur l’imaginaire japonais. Plus récemment, des mangas comme Spirale, de Junji Ito, en sont les descendants.
Pouvant prendre des formes très variées, l’Ero-guro se reconnaît par un mélange d’érotisme (sous ses formes les plus choquantes, comme par exemple des scènes de viol), de violence, de macabre et d’absurde, voire même de ridicule. Il ne s’agit pas de simplement donner dans le gore ou la pornographie, mais bien de mélanger ces ingrédients pour obtenir une ambiance particulière, malsaine et perverse, et assez typiquement japonaise. Étant né à l’aube de la Seconde Guerre Mondiale, il n’est guère étonnant que Leiji Matsumoto ait connu les œuvres Ero-guro et que celles-ci l’aient influencé.

KAERAZARU TOKI NO MONOGATARI © 1998 Leiji MATSUMOTO / Akita Publishing
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