Albator, la BD française
Posted By Le Contrôleur on April 25, 2016
En 1980, Albator débarque à la télévision française dans Récré A2. Mais le capitaine au cœur d’or va également connaître une carrière parallèle… en bande-dessinée ! On ne parle bien évidemment pas ici d’une traduction du manga original de Leiji Matsumoto, mais d’une production française, réalisée sous licence de la Toei.
© Leiji MATSUMOTO / Toei Animation © 1980 Dargaud / Claude Moliterni / Studio Five Stars
Scénarisée par Claude Moliterni (pilier de Dargaud et co-fondateur, avec Francis Groux et Jean Mardikian, du Festival de la bande-dessinée d’Angoulême) et dessinée par le Studio Five Stars (regroupant les artistes Pierre Leguen, Christian Gaty, Philippe Luguy, René Deynis et Max Lenvers), la BD Albator fait ses débuts dans la revue Le Journal de Captain Fulgur. Le capitaine sera toutefois rapidement le héros d’aventures plus longues, publiées sous forme d’albums. Des histoires courtes (au dessin assez hideux) seront également publiées dans Télé Junior à la fin de l’année 1980.

Les scénarios des BD Albator s’inspirent, plus ou moins librement, de ceux de la série animée. Si les premières histoires sont relativement fidèles à la trame du dessin animé, les intrigues concoctées par Moliterni s’en écartent assez rapidement pour proposer des aventures inédites. Le fan du Leijiverse ne pourra s’empêcher de relever quelques cocasseries, comme une apparition improbable du Yamato et du Capitaine Okita dès la première histoire (plus d’information à ce sujet chez nos confrères de L’Univers de Yamato).
Comment le Yamato, alors totalement inconnu en France, s’est-il retrouvé là ? Mystère. Peut-être les dessinateurs avaient-ils ramené du Japon des modèles de vaisseaux et personnages issus de différentes séries sur lesquelles avait œuvré Leiji Matsumoto, pensant qu’il s’agissait du même univers ?
© Leiji MATSUMOTO / Toei Animation © 1980 Dargaud / Claude Moliterni / Studio Five Stars
Dargaud réalisera des bandes-dessinées Albator jusqu’en 1981, et sortira pas moins de 8 albums sur cette courte période (dont vous pouvez retrouver des images et résumés sur le site L’Univers de Tochirô).
Indépendamment de leur qualité assez inégale, ces BD n’en étaient pas moins des produits dérivés “officiels” du pirate de l’espace (au contraire des comics américains mettant en scène le personnage). Cela leur a récemment valu d’être mentionnées dans le mook Matsumoto Leiji Dai Kaibô. Et surtout Dargaud fondera bien des années plus tard les éditions Kana, celles-là même qui, en 2004, traduiront enfin le manga d’origine en français…
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