Queen Emeraldas
Posted By Le Contrôleur on December 7, 2014

QUEEN EMERALDAS © 2009 Leiji MATSUMOTO / Kodansha Ltd.
Titre original : クイーンエメラルダス / Queen Emeraldas
Publication japonaise : 2009 aux éditions Kôdansha
Publication française : 2014 aux éditions Kana (Dargaud)
Le jeune Hiroshi Umino, jeune homme impétueux et révolté contre une société corrompue et inégalitaire, rêve de construire son propre vaisseau afin de tracer sa route au sein de la mer d’étoiles, sans devoir dépendre de qui que ce soit. Seul contre tous, il se découvre une alliée inattendue : la femme pirate Emeraldas. Dès lors, leurs chemins respectifs ne cesseront de se croiser, alors qu’Hiroshi continue de chercher à accomplir son rêve, et qu’Emeraldas erre à travers l’espace, poursuivant un but secret…
Alter-ego féminin d’Albator, Emeraldas est l’un des personnages emblématiques du Leijiverse. Elle fait sa première apparition en mai 1975, dans une courte histoire à l’ambiance pulp publiée dans le magazine Princess, où elle affronte d’ailleurs Albator pour s’emparer d’une carte au trésor. Chaque capitaine pirate est alors aux commandes d’un zeppelin, préfigurant le futur vaisseau d’Emeraldas. A la fin de l’année 1977, Emeraldas devient la star de sa propre série dans les pages du magazine Shûkan Shônen de Kôdansha.
Graphiquement, Queen Emeraldas est dans la lignée de Capitaine Albator et Galaxy Express 999, considéré par certains comme l’âge d’or pour Leiji Matsumoto. Si le manga a un défaut, c’est son format : plutôt qu’une trame feuilletonesque, Queen Emeraldas est une succession de courtes histoires plus ou moins indépendantes. Dans chaque chapitre, Hiroshi et/ou Emeraldas arrivent sur une planète où ils sont confrontés à un nouveau danger. Il y a bien quelques mystères, comme l’objet de la quête d’Emeraldas, et quelques mini-arcs étalés sur plusieurs chapitres, mais on sent nettement que Matsumoto n’a pas vraiment de plan précis, et improvise au fur et à mesure.
Cette structure a toutefois un avantage : comme beaucoup de mangas de Matsumoto, Queen Emeraldas n’a pas vraiment de fin, mais pour une fois, ce n’est pas trop frustrant. Le voyage continue éternellement, et Emeraldas emporte avec elle son mystère. Les derniers chapitres du manga sont un long flashback relatant la première rencontre entre Emeraldas, Tochirô et un mystérieux pistolero dont le visage et le nom restent cachés mais dont les fans n’auront aucun mal à deviner l’identité.
Queen Emeraldas a fait l’objet d’une adaptation sous forme d’une série de quatre OAV en 1998, dont seuls les deux premiers épisodes ont été traduits en français. Les OAV reprennent l’idée générale du manga mais “remixent” les situations et personnages en les intégrant dans l’arc des Métanoïdes, démarré avec le deuxième cycle de Galaxy Express 999. Dans les OAV 3 et 4, on retrouve notamment Biders le hors-la-loi (très différent de sa version manga), le jeune ingénieur Ramel, ou encore la Déesse Sirène…
Au sujet de l’édition française : L’éditeur Kana a rassemblé l’intégralité du manga Queen Emeraldas en un seul gros volume de presque 900 pages, incluant également quatre histoires bonus, dont celle de 1975 évoquée plus haut. Deux de ces histoires sont issues de la réédition japonais du manga en 2009, et avaient été restaurées pour l’occasion à partir de photocopies, les planches originales ayant été perdues. La présence de ces deux histoires est l’une des belles surprises de ce recueil. Pour ce qui est du livre en lui-même, l’objet est fort beau, quoique pas forcément très facile à manier en raison de sa taille. Il s’agit du même format que l’intégrale Capitaine Albator publiée en 2013 par Kana.
À noter que le recueil inclut une préface de votre serviteur, représentant le Webring Leiji Francophone.
Pour aller plus loin : Liste des articles liés à Queen Emeraldas.

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