Le temps ne trahit pas les rêves
Posted By Le Contrôleur on June 9, 2013
La Boucle du Temps (Toki No Wa) est un des concepts majeurs de l’univers de Matsumoto. Il permet au mangaka de s’affranchir des contraintes chronologiques et de cohérence pour lui laisser une grande liberté dans les thèmes et histoires mettant en scène ses personnages. Il faut donc comprendre que le Harlock de L’Anneau des Nibelungen n’est pas forcèment le même que celui du manga Capitaine Albator. Harlock peut vivre toutes sortes d’aventures n’ayant aucun rapport chronologique entre elles, sinon les valeurs incarnées par le personnage et les grandes lignes de sa destinée.
Dans L’Anneau des Nibelungen, Matsumoto pousse son concept encore plus loin, en jouant également sur l’idée de paradoxe temporel. Vaincu par Harlock au cours du prologue, Wotan, le roi des dieux, va alors envoyer sa fille Brünhilde dans le passé pour éliminer son futur ennemi. L’Anneau des Nibelungen voit donc son théâtre devenir l’univers même de Matsumoto, et le mangaka semble prendre un malin plaisir à bousculer les bases de sa propre mythologie, à réécrire des évènements d’œuvres passées sous nos yeux.
Ainsi le départ de Great Harlock et Ôyama (les propres pères d’Albator et Tochirô) d’une terre à l’agonie reprend-t-il point par point les évènements du film Waga Seishun no Arcadia, on assiste à une nouvelle version de la rencontre entre Albator et Tadashi (déjà racontée dans Capitaine Albator), le Death Shadow croise le Yamato dans le ciel d’Heavy Melder… Certes, tout cela n’est pas très cohérent, surtout si on cherche à tout prix à rationaliser l’univers de Matsumoto, mais franchement, quelle chevauchée !

NIBELUNG NO YUBIWA © 2002 Leiji MATSUMOTO / Shinchosha Co.
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