Daijunjôkun

Posted By on June 1, 2016

manga_daijunjokun_JP© 1977 Leiji MATSUMOTO / Kodansha Ltd.

Titre : 大純情くん / Daijunjôkun

Date de parution : 1977

Daijunjôkun (“un garçon très naïf”) est un manga en trois volumes que l’on peut décrire comme le chaînon manquant entre deux facettes de l’œuvre de Matsumoto, à savoir le cycle des Quatre Tatamis et demi et les récits de science-fiction. Prépublié dans la revue de Kôdansha Shûkan Shônen Magazine, le manga met en scène Kenjime Monono (que Matsumoto réutilisera l’année suivante dans Majo Tenshi), un écolier désargenté habitant une petite chambre sans meubles dans une pension de famille. Un soir, il fait la connaissance de sa voisine, la belle Shimaoka, avec qui il sympathise. Mais le lendemain, la porte de la chambre de la jeune femme a purement et simplement disparu du couloir ! À la place, Kenjime découvre un livre mystérieux, apparemment laissé à son intention : “La Grande Encyclopédie de l’Hypnose”… À partir de ce moment, la vie de Kenjime, devient de plus en plus étrange : portes qui ne donnent jamais sur la même pièce, mystérieux tunnels menant à des voies ferrées souterraines où circulent des trains futuristes, et la révélation d’une sinistre conspiration, visant à mécaniser l’espèce humaine… Shimaoka semble détenir les clés du mystère, mais qui est-elle réellement ?

Daijunjôkun possède un ton bien à lui : au départ léger et humoristique à la Otoko Oidon, le manga prend très vite un tour beaucoup plus sombre et inquiétant. Dans une scène pour le moins marquante, Kenjime et une camarade de classe trouvent leur institutrice en larmes : plus aucun élève ne vient en cours, plongeant la pauvre enseignante dans la dépression. Kenjime promet de venir sans faute au prochain cours, mais le lendemain, il a une panne d’oreiller. Lorsqu’il arrive enfin en classe, la salle est vide et un message est écrit sur le tableau noir : “J’ai attendu trois heures”. L’institutrice s’est jetée par la fenêtre… Inutile de dire que de nombreux lecteurs japonais s’en souviennent encore !

Chaque chapitre de Daijunjôkun se conclut par un aphorisme tiré de la Grande Encyclopédie de l’Hypnose, attribué à un personnage historique ou fictionnel mais en réalité tous issus de l’imagination fertile de Matsumoto. Mon aphorisme préféré : “les cochons endormis ne voient pas les étoiles.” Je vous laisse méditer là-dessus 🙂

À la fin du troisième tome, le lecteur pourra également retrouver en bonus l’histoire courte Hichô no Tani (“la vallée des papillons mystérieux”).

daijunjokun_JP© 1977 Leiji MATSUMOTO / Kodansha Ltd.


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