Capitaine Albator ~ Dimension Voyage
Posted By Le Contrôleur on February 20, 2016

CAPTAIN HARLOCK JIGEN KOKAI © 2015 Leiji MATSUMOTO / Kouiti SHIMABOSHI / Akita Publishing
Titre original : キャプテンハーロック~次元航海 / Captain Harlock ~ Jigen Kôkai
Publication japonaise : 2014 – 2019, dans le magazine Champion RED des éditions Akita Shoten
Publication française : 2016 – 2020 aux éditions Kana
Démarré à l’été 2014 dans les pages de la revue Champion RED, Captain Harlock ~ Dimension Voyage est le premier manga Harlock qui ne soit pas directement dessiné par Leiji Matsumoto. Bien que Matsumoto supervise ce projet, notamment en ce qui concerne le scénario, le dessin en a été confié à Kouiti Shimaboshi, un jeune artiste dont c’est le premier travail professionnel.
Dimension Voyage évoque d’abord un remake du manga Uchû Kaizoku Captain Harlock : on y retrouve le jeune Tadashi Daiba qui, après l’assassinat de son père par les Mazones (Sylvidres en VF), rejoint l’équipage de l’Arcadia, le vaisseau pirate du Captaine Harlock (Albator), seul terrien assez courageux pour faire face à la menace des femmes végétales. Pourtant, Dimension Voyage prend rapidement ses distances avec l’histoire d’origine. Le manga est en réalité une sorte de remise à plat des diverses continuités du pirate de l’espace, un “Ultimate Harlock” comme il peut y avoir un Ultimate Spider-Man.

CAPTAIN HARLOCK JIGEN KOKAI © 2015 Leiji MATSUMOTO / Kouiti SHIMABOSHI / Akita Publishing
Le manga pioche en effet des ingrédients dans les diverses œuvres de Matsumoto, en manga mais aussi en animation. On y croise ainsi Irita (rebaptisé Kirita) de la série Captain Herlock : The Endless Odyssey, Miime a son apparence “elfique” du film en images de synthèse sorti en 2013, et un long flashback sur la rencontre entre Harlock et Tochirô revisite certaines scènes du mythique Waga Seishun no Arcadia. Les références à Galaxy Express 999 ou aux Nibelungen abondent : il semble que l’ambition de Dimension Voyage soit de resituer Harlock dans la continuité des romans Galaxy Express 999 : Ultimate Journey.
L’aspect le plus controversé de Dimension Voyage est sans doute son style graphique. Shimaboshi n’est pas Matsumoto, et n’essaie d’ailleurs pas de singer le style du maître — et c’est tant mieux. Si la plupart des personnages sont tout à fait reconnaissables, on sent nettement l’influence du travail de character-design effectué par Nobuteru Yûki sur Endless Odyssey. Quelques choix graphiques de Shimaboshi n’ont pas manqué de choquer certains lecteurs au Japon, à l’image de sa Reine Rafflesia (Sylvidra) très “poumoneuse” et de son Harlock très androgyne, voire bishônen. Après quelques errances Shimaboshi finit toutefois par “trouver” les personnages et son dessin continue de s’améliorer au fil des chapitres.
Au sujet de l’édition française : Kana n’a pas perdu de temps pour proposer cette nouvelle aventure d’Albator en français, et c’est tant mieux ! Le premier volume, sorti en février 2016, était vendu au prix “découverte” de 5,95€, afin de séduite un large public. La traduction est de qualité, et conserve le même glossaire que celle de Capitaine Albator, le Pirate de l’Espace (Albator au lieu de Harlock, Sylvidra au lieu de Rafflesia, etc.)
Pour aller plus loin : Liste des articles liés à Capitaine Albator.
Comments