Leiji Matsumoto

Posted By on May 11, 2014


Photo courtesy of Toshiro Fukuoka
“Je me dis souvent qu’il faut être honnête dans son travail, et ne pas chercher à raconter seulement des histoires sur l’amour ou la justice. Une bonne histoire doit savoir être drôle, chaleureuse, et sans prétention.”
(Leiji Matsumoto Anime Fantasy World, 1980)

Akira Matsumoto est né en 1938 sur l’île de Kyûshû, au Japon. Passionné de dessin et très influencé par le style d’Osamu Tezuka (avec qui il se liera plus tard d’amitié), il publie sa première bande-dessinée à l’âge de seize ans, Mitsubashi no bôken (“Les aventures d’une abeille”), après avoir remporté un concours organisé par le magazine Manga Shônen. Son travail est remarqué par Osamu Tezuka qui se rend à Kyûshû pour demander au jeune Matsumoto de l’aider à terminer des planches (contrairement au raccourci qui est souvent effectué, Matsumoto n’a jamais été l’assistant de Tezuka et n’a jamais été employé dans son studio). Ils resteront bons amis.

Enfant, le premier contact de Matsumoto avec la SF se fit au travers d’auteurs tels que H.G. Wells ou Jyuzô Unno (le capitaine du Yamato porte d’ailleurs le prénom Jyuzô en hommage à ce maître de la science-fiction japonaise). À 17 ans, il découvre le film Marianne de ma Jeunesse de Julien Duvivier qui sera déterminant pour l’évolution de son graphisme et de ses thèmes de prédilection :

Ce fut un choc esthétique : je suis tombé amoureux de l’actrice principale, Marianne Hold. Mystérieuse, blonde, très mince, le teint pâle, de grands yeux : elle est la matrice de la plupart de mes personnages féminins. Et le film lui-même m’a beaucoup inspiré : un monde presque fantastique, où l’illusion joue une grande part.” [source]

Matsumoto se fait un nom en tant que mangaka grâce à ses mangas shôjo (destinés aux filles) mais s’intéresse également aux histoires de guerre et de science-fiction.

Bien que toujours proche du style Tezuka, le dessin de Matsumoto connaîtra de grandes transformations dans les années soixante, et sera profondément influencé par les artistes américains et européens tels que Max Fleischer et Jean-Claude Forest (auteur de Barbarella), que Matsumoto aura d’ailleurs l’occasion de rencontrer. Avide d’explorer des thèmes plus adultes, Akira change son nom en Leiji (“guerrier zéro”) en 1965 pour représenter le tournant pris dans sa carrière. Dès la fin des années soixante, le “style Matsumoto” sera devenu vraiment unique et personnel, sans équivalent au Japon comme ailleurs.


© 1991 Leiji MATSUMOTO / Shogakukan Inc.

C’est cette forte identité visuelle qui offrira à Leiji l’opportunité de travailler dans le domaine de l’animation en tant que concepteur graphique sur Uchû Senkan Yamato en 1974. Le succès de la série est énorme. Leiji pourra désormais partir à la conquête des écrans de télévision nippons avec Uchû Kaizoku Captain Harlock (Albator 78), bientôt suivi de Galaxy Express 999 et de Queen Millennia.

Matsumoto est alors au sommet de la gloire, et les studios Tôei mettent en chantier une nouvelle série d’Harlock, Mûgen Kido SSX (Albator 84) faisant suite au film à succès Waga Seishun no Arcadia sorti en 1982. Mais la série ne remportera pas le succès escompté et sera interrompue après 22 épisodes. Après ce semi-échec, Leiji se fait de plus en plus rare sur les écrans, préférant se recentrer sur son activité de mangaka. Il faudra attendre le milieu des années quatre-vingt dix pour assister au retour en force du “pirate de l’animation”.

Au cours des années deux mille, Leiji Matsumoto est revenu sur le devant de la scène internationale, notamment par son travail avec le groupe Daft Punk en 2001 (Interstella 5555), ainsi que ses nouvelles séries (en particulier Captain Herlock: The Endless Odyssey et Galaxy Railways). Captain Harlock a en 2013 fait l’objet d’une adaptation au cinéma réalisée par Shinji Aramaki qui a remporté un grand succès en Italie et en France.

Le 23 octobre 2012, Leiji Matsumoto a été fait Chevalier des Arts et Lettres par le gouvernement français. Son épouse depuis 1962, Miyako Maki, est également mangaka (on lui doit notamment Les Femmes du Zodiaque ainsi qu’une adaptation remarquable du Dit du Genji) et très connue au Japon en tant que créatrice de la célèbre poupée Licca-chan. Ils ont une fille.


© 1996 Leiji MATSUMOTO / KOBUNSHA

Quelques œuvres notables :

Manga :

Mitsubashi no bôken (1954)
Denkô Ozuma (1961)
Submarine Super 99 (1964)
Sexaroid (1968)
Kôsoku Esper (1968)
Machinners City (1969)
Otoko Oidon (1971)
Gun Frontier (1972)
Uchû Kaizoku Captain Harlock (1977)
Ginga Tetsudô 999 (1977)
Sennen Joô (1980)
The Cockpit (1981)
The Drifting Express 000 (1983)
Nibelung no Yubiwa (1989)
Tenshi no Jikû-sen: Leonardo Da Vinci no Densetsu (1996)
The Ultimate Time Sweeper Mahoroba (1998)
Out of Galaxy Koshika (2009)

Animation :

Uchû Senkan Yamato (série, 1974)
Uchû Kaizoku Captain Harlock (série, 1978)
Ginga Tetsudô 999 (série et films, 1978)
Queen Millennia (série et films, 1981)
Waga Seishun no Arcadia (film, 1982)
Saint-Elmo, Hikari no Raihôsha (film, 1987)
The Cockpit (OAV, 1993)
Queen Emeraldas (OAV, 1998)
FireForce DNAsights 999.9 (OAV, 1998)
Interstella 5555 (film, 2001)
Space Pirate Captain Herlock: The Endless Odyssey – Outside Legend (OAV, 2002)
The Galaxy Railways (série, 2003)
Space Symphony Maetel (série, 2004)
The Galaxy Railways: A Letter from the Abandoned Planet (OAV, 2007)
Ozuma (série, 2012)
Space Pirate Captain Harlock (film, 2013)


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