Ma Vie en 24 images par seconde (Rintarô)

Posted By on 6 février 2024


© 2024 RINTARÔ – KANA | DARGAUD (Dargaud – Lombard s.a.)

Publication française : 2024 aux éditions KANA

Rintarô, pseudonyme de Shigeyuki Hayashi, est un des plus grands réalisateurs japonais d’animation. Pilier du studio Madhouse, on lui doit des films tels que Harmagedon, L’Épée de Kamui, X 1999, le chef d’œuvre Osamu Tezuka’s Metropolis… et bien entendu, la série animée Uchû Kaizoku Captain Harlock et les films Galaxy Express 999 et Adieu Galaxy Express 999. Il y a fort à parier que sans Rintarô, le Leijiverse (et d’ailleurs l’animation japonaise dans son ensemble) n’aurait pas connu le même retentissement. Cela rend le témoignage offert par Ma Vie en 24 images secondes d’autant plus précieux, comme le souligne Katsuhiro Otomo qui en signe la préface.

Décrit comme un « manga », l’ouvrage est toutefois plus proche d’une BD au sens franco-belge du terme ou d’un roman graphique : format A4, couverture rigide, 250 pages au sens de lecture occidental. Un « beau livre », donc.

 

© 2024 RINTARÔ – KANA | DARGAUD (Dargaud – Lombard s.a.)

 

Il est intéressant de noter que ce projet n’a pas été piloté par un éditeur japonais mais bien par un éditeur franco-belge, Kana / Dargaud. Comme Rintarô lui-même l’explique à la fin du volume, Ma Vie en 24 images par seconde est d’abord né d’un projet de film d’animation porté par le studio français TeamTO. Quand ce projet capota, Rintarô, encouragé par l’interprète Shoko Takahashi, décida d’en faire un manga.

Ma Vie en 24 images par seconde est donc un récit autobiographique. Le réalisateur devenu mangaka y raconte sa vie, de sa naissance le 22 janvier 1941 jusqu’à la sortie de Metropolis, en 2001. On y assiste à la découverte du cinéma par le jeune Shigeyuki aux côtés de son père. Ce dernier aurait lui-même aimé travailler dans cette industrie — il avait même fugué dans l’espoir d’y parvenir — mais ne parvint jamais à en franchir les portes, finissant simple coiffeur. Un schéma qui semble se reproduire avec son fils, qui multiplie les petits boulots faute d’arriver à se faire embaucher par un studio de cinéma.

 

© 2024 RINTARÔ – KANA | DARGAUD (Dargaud – Lombard s.a.)

 

Guidé par un mélange de dépit et d’opportunisme, Shigeyuki se rabat sur l’animation, au sein de petits studios spécialisés dans la publicité. Cela lui permet d’être engagé par Toei, qui travaille à cette époque sur Le Serpent Blanc, le premier film d’animation japonais en couleurs. Après avoir touché à tous les rôles sauf celui qui l’intéresse — la mise en scène, que Toei réserve aux détenteurs d’un diplôme universitaire — Shigeyuki quitte Toei pour rejoindre la jeune société Mushi Productions, créée par un certain Osamu Tezuka… C’est au sein de cet environnement aussi anarchique que créatif et innovant que Shigeyuki, surnommé « Rin-chan » puis « Rintarô », devient enfin réalisateur sur des épisodes d’Astro Boy

Ma Vie en 24 images par seconde raconte naturellement la création de la série animée Captain Harlock et du premier film Galaxy Express 999 (à défaut de sa suite, même pas mentionnée), qui marquent un tournant dans la carrière du réalisateur. Le chapitre en question détaille notamment le processus de transposition du manga à l’écran et le travail d’adaptation effectué par Rintarô et son équipe, avec par exemple la création du personnage de Mayu (Stellie en version française) pour rendre plus concret l’engagement du pirate de l’espace envers la Terre.

Leiji Matsumoto,  reconnaissable à son bonnet à tête de mort, apparaît même dans quelques cases…

 

© 2024 RINTARÔ – KANA | DARGAUD (Dargaud – Lombard s.a.)

 


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